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Conference Impact Environmental Du Numerique

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Voilà un artcile qui reprend les messages clefs de la conférence sur le numérique du 23 janvier par Emmanuel Laroche et Jacques Rebourcier.

Une industrie très polluante (la 2ème après l’industrie textile) : pollution de l’eau, substances chimiques dangereuses .... Surtout en amont et en aval de la filière, c’est-à-dire l’extraction et le traitement des matériaux bruts, et le traitement des déchets (dont 70% échappent a un retraitement correct du fait d’un trafic vers des pays d’Afrique ou d’Asie).
Un impact climatique inquiétant. Aujourd’hui 4% des émissions (comme le transport aérien). Mais en croissance de 10% par an. Risque de devenir plus impactant que l’ensemble des transports (environ 25% des émissions), avant 2040. En 2050, le numérique devrait avoir multiplié son impact d’un facteur 17, alors que l’accord de Paris demande une division d’un facteur 3 pour contenir le réchauffement sous les 2 degrés.
Un impact sur l’environnement réparti entre les 3 composantes structurelles (soit environ 50% pour les terminaux, 25% pour les réseaux, et 25% pour les datacenters).
Un impact des équipements par cycle de vie qui est à 70% sur la phase d’extraction des matériaux, et 10% sur la fin de vie, la phase d’usage représente moins de 20%. Il devient crucial de limiter le taux d’équipements, de rallonger l’usage, et de développer la deuxième main et la réparation.
L’informatique n’est pas dématérialisée. Une TV moderne mobilise plus de 200 fois son poids en matières premières (11kg de TV = 2,5 tonnes mobilisées). Un smartphone utilise 50 métaux différents, dont certains nécessitent plus d’une tonne de minerai pour quelques grammes de métaux utilisables.
L’informatique se recycle peu. Le taux de recyclage de ces métaux « diffus » dans les composants est quasi nul. En général, seulement 2% des meéaux sont recyclables. En France on sait recycler 5 métaux. On assiste donc un épuisement de matières non renouvelables.
L’informatique menace la transition énergétique. La transition impose une frugalité électrique, alors que le numérique accroît sa consommation, avec déjà 7% de la consommation mondiale d’éléctricité. Si Internet (à lui seul) était un pays, il serait le 3 ème plus grand consommateur, après les USA et la Chine. La fabrication des équipements demande les même ressources critiques que les éoliennes, les panneaux photovoltaïques, les « smart grid » et autres batteries hautes performances (cobalt, lithium, cuivre, néodyme, palladium, etc..).
L’informatique est caractérisée par une recherche permanente de la performance et une obsolescence accélérée de la technologie tous azimuts (mémoire, télécoms, calculateurs, stockage). Grosso modo sur une dizaine d’années : X10 pour les capteurs photos, X12 pour les définitions de la télévision, X16 pour les cartes graphiques, X100 pour Ethernet, X115 pour la taille d’une page web, X12 pour la capacité totale de stockage (120 exabytes au niveau mondial !). Même les logiciels s’alourdissent (obèsiciels, intelligence artificielle) demandant toujours plus de puissance matérielle.
Une émergence d’usages toujours plus gourmands. Le contenu échangé sur Internet est de plus en plus lourd, avec la montée en puissance de l’image, de la video et de l’audio (surtout sur les smartphones), avec le remplacement du broadcasting (transmission collective de la TV, de la radio) par la transmission individualisée (abonnement de streaming musical, vidéo à la demande), avec la montée d’une préférence du support dématérialisé re-téléchagré a l’envi…

Nous nous focalisons ici sur les mauvais aspects du numérique, il y a aussi de bons côtés . Il faut donc faire appel à notre discernement pour en tirer le meilleur tout en limitant ses impacts. Nous devons faire des choix, car cette tendance exponentielle est insoutenable pour notre planète (enfin pour l’humanité qui vit dessus), et cela à l’échelle de quelques décennies à peine. Cet arbitrage, c’est celui que nous impose notre constitution (avec la charte de l’environnement).

C’est donc un appel à la prise de conscience, à l’action citoyenne et à l’action publique que nous lançons. Nous proposons une réflexion sur 2 exemples actuels :

L’autorisation rapide et sans débat du déploiement de la 5G en France annonçant des nouveaux usages dangereux pour l’environnement (voitures autonomes, vidéo surveillance de masse, etc) .
Utilisation de mécanismes addictifs pour notre cerveau (notamment celui des ados) dans les algorithmes de certaines applications et réseaux sociaux des GAFA, pour en développer l’usage au détriment de notre santé et de l’environnement.
On aurait pu aussi parler du bitcoin, monnaie numérique, et de son algorithme d’intégrité des transactions glouton, qui a consommé en 2018 l’équivalent de 10% de l’électricité et émis 5% des émissions de CO2 de la France.

Ces exemples très contestables socialement et dangereux pour l’environnement, montrent qu’il est urgent de mettre ces questions de l’impact du numérique au centre du débat public.